Pourriture fusarienne
Fusarium root rot and basal stem rot
De jeunes plants de gourganes montrent un noircissement de l’épiderme des tiges et un dépérissement des feuilles terminales. L’épiderme du collet était noir et les racines étaient dégradées et noires (non visible ici). Les tests de laboratoire et le séquençage d’une partie du génome des champignons ont révélé la présence de Fusarium oxysporum et Pythium irregulare dans les racines et le collet. Notez que P. irregulare était peu abondant dans le collet. Ces deux organismes sont connus pour causer la pourriture des racines. La synergie entre ces deux champignons amplifie les symptômes et est directement reliée au mauvais fonctionnement de sa partie basale.
Un jeune plant de gourgane montre un noircissement de l’épiderme de la tige et un dépérissement des feuilles terminales. L’épiderme du collet était noir et les racines étaient dégradées et noires (non visible ici). Les tests de laboratoire et le séquençage d’une partie du génome des champignons ont révélé la présence de Fusarium oxysporum et Pythium irregulare dans les racines et le collet. Notez que P. irregulare était peu abondant dans le collet. Ces deux organismes sont connus pour causer la pourriture des racines. La synergie entre ces deux champignons amplifie les symptômes et est directement reliée au mauvais fonctionnement de sa partie basale.
Gourgane - Pourriture fusarienne (Fusarium oxysporum)
Gourgane - Pourriture fusarienne (Fusarium oxysporum)
Description

La féverole et la gourgane sont des plantes légumineuses de la famille des fabacées. Elles sont cultivées pour l’alimentation humaine et animale. La féverole (fève à petites graines) et la gourgane (fève à grosses graines) sont différenciées par la grosseur des graines. Ces cultures sont bien adaptées aux conditions fraîches et humides et peuvent tolérer un gel printanier léger (jusqu’à -3 °C). Il existe deux variétés de gourganes, soit la « brune » qui contient des tannins et la « triple blanche » qui en est exempte. Au Québec, la gourgane est cultivée essentiellement pour la consommation humaine et est bien adaptée aux conditions environnementales des régions situées en périphérie des grands centres (Abitibi, Bas-Saint-Laurent, Charlevoix, Saguenay-Lac-Saint-Jean, etc.).
 
Chez la féverole et la gourgane, la pourriture fusarienne est une maladie importante. Les variétés sans tannin sont plus sensibles. Fusarium oxysporum affecte de nombreuses plantes horticoles et maraîchères. Il est largement distribué dans les sols et fréquemment isolé à partir des racines, du collet et de la tige. Fusarium oxysporum peut causer de la fonte des semis, la pourriture des racines, du collet et des tiges et dans certains cas, causer de la fusariose vasculaire lorsque le système vasculaire est affecté. Les dommages causés par F. oxysporum sont généralement importants et les rendements sont affectés.

Cycle de la vie

Le champignon hiverne plusieurs années dans le sol sous la forme de chlamydospores (plus de sept ans) et survit également comme saprophyte et se conserve longtemps en l’absence d’hôtes sensibles. Les chlamydospores germent en réponse aux exsudats émis par les racines de la plante ou lors de la germination des semences. Le champignon pénètre dans les plants par les ouvertures naturelles et des blessures sur les racines. Le champignon se propage aux racines. Une fois dans la plante, le champignon se déplace directement vers les vaisseaux conducteurs du xylème où il produit une toxine qui est responsable des symptômes observés. Le premier signe d'infection survient lorsqu'une partie de la plante flétrit les après-midi ensoleillés et qu’elle se rétablit lorsque la température baisse. Ce signe est généralement observé lorsque les plantes commencent à porter des fruits. La dissémination de la maladie peut se faire par du sol contaminé (sol de champ contaminé, outil, équipement, chaussure des travailleurs), par l’intermédiaire de mauvaises herbes, l’eau (irrigation, ruissellement) et les particules de sol transportées par le vent. La maladie se développe par temps chaud et humide et dans des sols humides et lourds. La période d’incubation varie selon la température du sol, la densité de l’inoculum et la sensibilité de la plante. Lorsque la gourgane est semée dans un sol infesté, les spores qui germent et le mycélium envahissent les graines, les racines, le collet et le bas de la tige. Les plantules issues de graines endommagées sont particulièrement sensibles à l’infection.

Symptômes et dommages

Les plantules et les jeunes plants sont plus sensibles que les plants plus matures. La maladie progresse des vieilles feuilles vers les jeunes feuilles.
 
Plantule : présence de fonte des semis en pré et postémergence lorsque les graines sont infectées ou semées dans un sol trop infesté.
 
Feuille : jaunissement puis brunissement à noircissement. Les feuilles se nécrosent.
 
Tige : présence de taches noires sur l’épiderme dans la partie basale de la tige près du collet. Les tissus affectés pourrissent et un mycélium rose à blanc est parfois observé. Lors d’une fusariose vasculaire, une coupe longitudinale révèle une coloration noire du système vasculaire.
 
Collet : présence de taches noires. Lors d’une fusariose vasculaire, une coupe longitudinale révèle une coloration noire du système vasculaire.
 
Racine : noircissement de la racine principale puis des racines secondaires. Les racines sont fragiles et pourrissent.
 
Plant : faible croissance, flétrissement, dépérissement et mortalité.

Ne pas confondre

La pourriture fusarienne peut être confondue avec des symptômes d’autres maladies racinaires (Pythium spp., Rhizoctonia solani).

Méthodes de lutte

Pour contrôler le développement de la pourriture fusarienne chez la gourgane, il faut employer des semences de qualité ou traitées avec un fongicide, semer à une bonne profondeur (5 à 7 cm (2 à 2 ½ pouces)) pour éviter la verse et garder un bon taux d’humidité autour de la graine. Faire une rotation des cultures (3 à 4 ans) avec des plantes non hôtes (céréales, maïs), cultiver dans des loams, des loams argileux et des terres noires avec bonne capacité de rétention d’eau, des sols bien drainés, non compactés et maintenir un pH du sol adéquat (6,2 à 6,8). Assurer un apport régulier en eau. Semer tôt pour éviter que la floraison ne survienne lors de températures chaudes et sèches et éviter la coulure. Éviter les sols riches en azote, car cela diminue la formation des nodules et la fixation de l’azote.

Références et liens

Bailey K. L., Couture L., Gossen B. D., Gugel R. K. & Morral R. A. A. (Eds) (2004). Brûlure des semis et Pourriture des racines de la féverole. Dans Maladies des grandes cultures au Canada. 1ère éd. La Société Canadienne de Phytopathologie, Saskatoon. p. 288.

http://www.agrinova.qc.ca/wp-content/uploads/2017/03/Guide-gourgane-version-finale-mars-2017.pdf

https://www.mapaq.gouv.qc.ca/SiteCollectionDocuments/Regions/BasSaintLaurent/culturesemergentesgrandesculturesgourganeasclepiadedixsept.pdf

https://www.smartgardener.com/plants/6248-bean-broad-fava-windsor/diseases/740-fusarium-wilt