Chez le gazon, le piétin-échaudage, causé par Gaeumanomyces graminis var. avenae, est observé sur l’agrostide et très occasionnellement sur la fétuque et le pâturin. Cette maladie affecte également les céréales. Le piétin-échaudage est très sévère sur toutes les espèces d’agrostides cultivées en climat tempéré et est principalement un problème de terrains de golf. La maladie est plus importante lorsque l’agrostide est cultivée dans un sol fumigé, récemment déboisé ou avec une forte proportion de sable. Les symptômes apparaissent tard au printemps et début de l’été ou au milieu de l’automne. Cette maladie est favorisée par des conditions humides du sol, des sols à texture grossière, sableux, alcalins, dont le taux de matière organique est faible, compactés, mal drainés, ou ayant une fertilisation non équilibrée. Parfois le chaulage des sols prédispose à la maladie. Les plants infectés sont répartis en foyer et le centre de ces foyers est généralement recolonisé par d’autres graminées ou des mauvaises herbes. Le piétin-échaudage est occasionnel mais sévère, causant d’importants dégâts sur les terrains de golf. Généralement, la maladie commence à décliner 3 à 5 ans après son apparition, mais peut perdurer jusqu’à dix ans.
Le champignon survit dans les plantes infectées sous la forme de mycélium et de périthèces. La majorité des infections se font à partir du mycélium. L’infection des racines des plantes hôtes survient à l’automne et au printemps. Dans un premier temps, les racines sont colonisées par des hyphes traçants qui courent à la surface des racines (champignon ectotrophe). Ces hyphes pénètrent ensuite directement dans les racines par des hyphopodes (genre d’appressorium). Le développement du champignon et l’infection sont favorisés lorsque les conditions du sol sont fraîches (10 à 18 °C) et humides. À la fin du printemps et au début de l’été, les symptômes sont apparents sur les parties aériennes lorsque la température est chaude (> 21 °C) et sèche. Le flétrissement des feuilles infectées est alors observé. Dans les cas sévères, les symptômes sont également visibles à l’automne. La maladie est dispersée par le contact direct entre les racines infectées et les racines saines (pont mycélien), les opérations culturales et sur de longues distances par le sol contaminé ou le matériel végétal contaminé. Les périthèces sont produits à l’automne.
Feuille et tige : au début, présence de petites taches circulaires ou en forme de croissant, brun pâle à brun rougeâtre. Les taches s’agrandissent pour former de grandes plaques de gazon mort, brun rougeâtre à bronze, pouvant atteindre un mètre (trois pieds) de diamètre. Les taches peuvent s’accroître de 15 cm (6 po) / année. La partie basale des plants devient brun foncé à noire et tard au printemps ou à l’automne, des périthèces noirs sont parfois visibles. La partie morte du gazon peut être recolonisée par les mauvaises herbes, le pâturin annuel et la fétuque.
Racine : le système racinaire est peu développé. La surface des racines est colonisée par un mycélium brun foncé. À mesure que la maladie progresse, les tissus deviennent brun foncé à noirs. Brunissement des tissus conducteurs alors que le cortex demeure translucide. Pourriture partielle à complète.
Plant : s’arrachent facilement et mortalité précoce.
Sur les feuilles, le piétin-échaudage peut être confondu avec la tache nivéale rosée (Michrodochium nivale). Le piétin-échaudage peut être observé en été, mais pas la moisissure nivéale rosée.
Pour prévenir le piétin-échaudage, il faut utiliser un mélange agrostide et fétuque, assurer une fertilisation équilibrée (surtout en azote (N), phosphore (P) et manganèse (Mn)), maintenir le pH entre 5,5 et 6,0 et un chaume réduit. Améliorer les facteurs qui restreignent le développement des racines en améliorant le drainage, aérant les sols et en évitant les excès d’irrigation, d’azote et de chaux.
Pour contrôler la maladie lorsque des symptômes sont présents sur la partie aérienne des plants, il faut maintenir une irrigation adéquate, utiliser une fertilisation fractionnée à faible dose en azote, réparer les plaques affectées et traiter avec des fongicides.
Smiley R. W., Dernoeden P. H. & Clarke B. B. (2005). Take-All Patch. Dans Compendium of Turfgrass Diseases. 3è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 102-104.
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https://www.extension.purdue.edu/extmedia/BP/BP-114-W.pdf
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https://www.backedbybayer.com/~/media/BackedByBayer/Resource%20Library/White%20Paper/Bayer%20Solutions%20-%20TakeAll%20Patch%20-%20Cool%20Season.ashx