Il existe deux types de moisissure nivéale, grise (Typhula sp.) et rose (Microdochium nivale), qui affecte le gazon. Ces champignons possèdent des habiletés pour se développer sous la neige, mais celle-ci n’est pas nécessairement requise tant que le gazon demeure humide sous une température fraîche. La moisissure nivéale est plus fréquente les périodes où le gazon est en dormance et que ses réserves nutritives diminuent.
La moisissure nivéale rosée est généralement problématique au printemps et à l'automne, lorsque les températures sont fraîches (0 à 16 °C), humides, nuageuses ou brumeuses. Elle est plus sévère sur le gazon qui demeure humide (chaume épais, feuilles laissées sur le gazon, gazon long, plants localisés à l'ombre, zone où la circulation de l'air est limitée, sol mal drainé, fertilisation azotée excessive, etc.). Le gazon de saison fraîche (pâturin annuel, agrostide) est le plus souvent touché. Cette maladie affecte aussi les céréales (avoine, blé, orge, seigle, triticale) et d’autres graminées (brome, dactyle, fétuque, fléole des prés, pâturin des prés, ray-grass). La moisissure nivéale rosée est souvent observée en complexe avec le genre Fusarium spp. (F. culmorum, F. equiseti, F. avenaceum et F. semitectum). Tous ces champignons peuvent infecter le gazon à basse température, mais croissent également bien entre 21 et 25 °C. Les dommages sont occasionnels et rarement importants, mais une infection sévère peut tuer le gazon. La moisissure nivéale rosée est plus sévère que la moisissure nivéale grise.
Le champignon hiverne sous la forme de conidies et de mycélium dans les plants infectés et les débris de plantes. Quand les conditions sont favorables, le mycélium croit à partir des débris de plantes ou à partir de conidies qui germent sur les feuilles infectées. Au début, la croissance est lente et les infections peuvent demeurer latentes plusieurs semaines lorsque les conditions ne sont pas favorables. Sous les conditions humides et fraîches, la maladie progresse rapidement. Elle redevient inactive lorsque le gazon sèche durant les périodes chaudes et ensoleillées. Les conidies et les débris de plantes infectées sont facilement dispersés par la machinerie, particulièrement les tondeuses, les gens (chaussures), les animaux, le vent et l’eau.
Feuille : présence de petites taches humides qui s’étendent rapidement pour former des plaques circulaires brun orangé à brun rougeâtre puis gris pâle à beiges (condition sèche) ou rosées (condition humide). Les taches varient habituellement entre 5 et 60 cm de diamètre selon les conditions d’humidité. La marge des plaques est généralement noir grisâtre. Les plaques formées sous un couvert de neige peuvent se couvrir d’un mycélium blanc, dense et floconneux et des spores rose saumon apparaissant dans une matrice gélatineuse composée de mycélium et de sporodochies. La coloration rosée apparait surtout à la marge des plaques. Les sporodochies sont produites en abondance lorsque la température est fraîche.
Collet et racine : mortalité potentielle lors d’infection sévère.
La moisissure nivéale rosée peut être confondue avec la moisissure nivéale grise (présence de sclérotes bruns à noirs sur feuilles infectées) ou d'autres moisissures lorsque la neige fond et laisse paraître des taches blanchâtres.
Pour prévenir ou contrer le développement de la moisissure nivéale rosée, il faut utiliser des variétés résistantes, assurer une fertilisation équilibrée et un drainage adéquat, tondre à la hauteur recommandée jusqu’à l’entrée en dormance du gazon, maintenir le pH du sol bas (5,7 à 6,3) et à l’automne, ramasser les feuilles au sol, aérer les gazons avant la dormance et opter pour un engrais riche en potassium. À petite échelle, racler les zones infectées. La lutte chimique est disponible pour des traitements au sol ou aériens.
Il faut également éviter de maintenir le feuillage humide, un chaume excessif ( (> 1,25 cm ou ½ po), une fertilisation riche en azote tard à l’automne qui stimule une nouvelle croissance, la compaction de la neige et la formation de lames de neige dures et compactes (installer clôtures).
Smiley R. W., Dernoeden P. H. & Clarke B. B. (2005). Michrodochium Patch. Dans Compendium of Turfgrass Diseases. 3e éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 47-49.
http://bayeres.ca/files/bayeres/Brochures/Bayer_Solutions_MicrodochiumPatch_FR.pdf
http://plantclinic.cornell.edu/factsheets/pinksnowmold.pdf
http://www.extension.umn.edu/garden/yard-garden/lawns/snow-molds-in-lawns/
http://plantscience.psu.edu/research/centers/turf/extension/factsheets/managing-diseases/pink-snow-mold
http://www.turfcaresupply.com/blog/2017/02/10/tis-the-season-for-snow-mold