Mildiou
Downy mildew
Sur les feuilles basales d’un plant d’oignon sec provenant d’un champ, présence d’un jaunissement partiel ou complet du limbe et d’une sporulation grisâtre à brunâtre. Les tissus affectés se déforment et fanent prématurément. Les observations microscopiques ont révélé la présence de l'agent pathogène Peronospora destructor, responsable du mildiou chez les Allium.
Description

Peronospora destructor est un parasite obligatoire de la classe des oomycètes. Il tue rarement ses hôtes puisqu’ils sont nécessaires à sa survie. Cette maladie se développe dans les régions où le climat est frais et humide. Tous les Allium sont sensibles et le mildiou de l’oignon est une des maladies les plus destructives des Allium, particulièrement dans les productions pour la semence. Heureusement, il est occasionnel mais tout de même sévère. En l’espace de 4 à 5 semaines, il peut détruire tout le feuillage. Au champ, la maladie apparaît en foyer. Les pertes se manifestent par une baisse de rendement et de qualité des bulbes.

Cycle de la vie

Les repousses (volontaires) et les débris d’oignon sont les principales sources d’inoculum (oogones) en début de saison. La maladie peut également se transmettre par les bulbes et bulbilles lors de la plantation (mycélium). Les spores sont produites la nuit lorsque l’humidité relative est élevée (> 95 %) ou qu’il y a de l’eau libre à la surface de la feuille et lorsque la température nocturne varie entre 4 et 22 °C, avec un optimum à 13 °C. Les spores sont matures le matin et ensuite dispersées par le vent ou les éclaboussures d’eau au fur et à mesure que l’humidité relative diminue. Elles demeurent viables environ 4 jours. C’est tôt le matin que le feutrage caractéristique du mildiou paraît violacé à la surface de la feuille. Cette coloration est causée par la pigmentation des spores formées durant la nuit. Lorsque les conditions sont favorables, près de 100 000 spores/cm2 de feuille sont produites.
 
Pour germer, les spores ont besoin d’eau libre (rosée) et de températures variant entre 7 et 16 °C. Les infections secondaires sont initiées sur les feuilles et la sporulation se fait à partir des sporangiophores qui émergent des stomates. Le cycle de la maladie est d’environ 10 à 16 jours. En fin de culture, les oogones se forment et sont les organes de survie de P. destructor (4 à 5 ans) dans le sol ou sur les débris de culture. Lorsque toutes les conditions sont réunies, cette maladie peut causer de graves épidémies. Le temps sec et chaud (> 24 °C) quelques heures dans la journée tue les spores et peut arrêter une épidémie.

Symptômes et dommages

Feuille : au début, les feuilles encore vertes portent des taches allongées couvertes d’un feutrage grisâtre à mauve. Parfois les taches sont violettes à pourpre. Les premiers symptômes se manifestent sur les vieilles feuilles. Lorsque les spores sont libérées, le feutrage devient blanc. Par la suite, les feuilles deviennent vert pâle puis jaunissent, fanent et meurent.
 
Fleur : sur les hampes florales, présence de taches circulaires à allongées, affectant souvent un seul côté de la hampe florale. Les taches se couvrent d’un feutrage grisâtre à mauve. Les graines peuvent ratatiner.
 
Graine : les porte-graines jaunissent, s’affaissent et cassent.
 
Bulbe : sont petits et le col tend à demeurer tendre, ce qui complexifie le séchage. Les bulbes infectés qui sont entreposés deviennent mous, ratatinés et peuvent germer prématurément. Les tuniques sèches deviennent ambrées, plissées et humides.

Ne pas confondre

Le mildiou peut être confondu avec la tache pourpre (Alternaria porri) lorsque les symptômes sont jeunes.

Méthodes de lutte

Pour empêcher le développement du mildiou, il faut utiliser des semences certifiées et des bulbes traités, faire un dépistage rigoureux des plants, surtout sur les vieilles feuilles, de longues rotations des cultures (5 ans) avec des plantes non hôtes, détruire les plantes et les mauvaises herbes infectées, assurer un bon espacement entre les plants pour diminuer l’humidité entre les plants, éviter les excès d’azote, les sols avec un mauvais drainage et l’irrigation par aspersion. Des fongicides sont homologués et efficaces contre cette maladie.

Références et liens

Richard C. & Boivin G. (1994). Mildiou de l’oignon. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 206-207. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch13-oignon.pdf)

Schwartz H. K. & Mohan S. K. (Eds) (2008). Downy Mildew. Dans Compendium of Onion and Garlic Diseases and Pests. 2e éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 32-35.

http://web.entomology.cornell.edu/shelton/veg-insects-global/english/dmildew.html