Mildiou
Downy mildew
Sur des feuilles d’impatiente commune (cv 'Tioga Neon Salmon') provenant d’une serre, la feuille de gauche est sans symptôme tandis que la feuille de droite est affectée. Elle montre un enroulement de la marge vers la face inférieure et celle-ci est couverte d’un duvet blanchâtre à grisâtre. Les observations microscopiques ont révélé la présence de l'agent pathogène Plasmopara obducens, responsable du mildiou chez l’impatiente commune.
Sur des feuilles d’impatiente commune (cv 'Tioga Neon Salmon') provenant d’une serre, la feuille de gauche est sans symptôme tandis que la feuille de droite est affectée. Elle est couverte d’un duvet blanchâtre à grisâtre à la face inférieure. Les observations microscopiques ont révélé la présence de l'agent pathogène Plasmopara obducens, responsable du mildiou chez l’impatiente commune.
Impatientes - Mildiou (Plasmopara obducens)
Impatientes - Mildiou (Plasmopara obducens)
Description

Plasmopara obducens est un parasite obligatoire de la classe des oomycètes. Seules les impatientes communes (Impatiens walleriana), qui comprennent les cultivars d’impatientes produits par semis ou par bouture, sont sensibles. À cause de la très grande sensibilité de l’impatiente commune au mildiou, et l’absence de traitement phytosanitaire contre cette maladie, les producteurs du Québec ont cessé de produire cette plante en 2014. La maladie, qui est fréquente et sévère, a contaminé les sols et pourrait contaminer de nouveau l’impatiente commune si elle est plantée au même endroit. Notez que les impatientes de Nouvelle-Guinée (ING) (Impatiens hawkeri) sont très résistantes au mildiou en raison de leur génétique différente de celle de l’impatiente commune. Pour les plates-bandes ombragées, en remplacement de l’impatiente commune, de nombreux cultivars colorés d’ING (ColorPower, SunPatiens, Fanfare, Divine, etc.) sont disponibles, en plus des coléus, des bégonias, des fuchsias, du caladium, etc.

Cycle de la vie

Plasmopara obducens hiverne dans le sol et sur les résidus de culture pendant de nombreuses années sous la forme d’oogones. Le développement de P. obducens se fait sous une humidité relative élevée (> 85 %), lorsqu’il y a de l’eau libre à la surface de la feuille (entre 3 et 5 heures) et lors de températures fraîches (entre 15 et 23 °C). Les infections primaires se font à partir des oogones qui germent et produisent des sporanges. Par la suite, les infections secondaires sont initiées sur les feuilles mouillées. Les sporanges germent directement sur les tissus et infectent la feuille en pénétrant par les stomates ou relâchent de nombreuses zoospores biflagellées mobiles qui nagent dans le film d’eau jusqu’aux stomates d’où ils infecteront la feuille. Les sporanges sont facilement dispersés par l’eau d’arrosage et les courants d’air, ce qui explique le pourcentage élevé de plantes affectées dans les serres et dans les aménagements paysagers. Le cycle de la maladie est d’environ 7 à 10 jours. En fin de culture, les oogones se forment et sont les organes de survie de P. obducens (4 à 5 ans) dans le sol ou sur les débris de culture. Lorsque toutes les conditions sont réunies, la progression de la maladie est fulgurante.

Symptômes et dommages

Feuille : jaunissement des feuilles à la face supérieure et enroulement de la marge vers la face inférieure. Présence d’un duvet blanchâtre à grisâtre à la face inférieure. Parfois absence de duvet lors des infections latentes.
 
Plante entière : jaunis, perds ses feuilles et deviens rabougrie. La tige ramollit et s’affaisse au sol.

Ne pas confondre

Le mildiou peut être confondu avec des symptômes de blanc (oïdium). Il se différencie du blanc par son besoin absolu d’eau libre pour causer les infections. Contrairement au mildiou, le blanc se retrouve autant à la face supérieure qu’inférieure et les taches sont de plus grande dimension.

Méthodes de lutte

Pour limiter le développement de la maladie dans les serres, il faut assurer un dépistage rigoureux et éliminer immédiatement les plants affectés et les plants avoisinants et éviter de déplacer les plants infectés dans la serre. Mettre dans des serres différentes les impatientes-semis (semence non contaminée) et les impatientes-bouture (bouture plus à risque d’être contaminée). Contrôler l’humidité dans les serres (< 75 %), éviter les substrats humides et favoriser l’irrigation goutte à goutte au lieu de l’arrosage par aspersion. Le fongicide Acrobat est homologué en prévention contre le mildiou de l’impatiente, mais aucun fongicide n’est efficace lorsque la maladie est installée.

Références et liens

Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Downy Mildews. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 38-39.

Dreistadt S. H. (2001). Downy Mildews. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 115-116.

http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/b10cs14.pdf

http://www.agrireseau.qc.ca/Rap/documents/a02cs13.pdf

http://www.agrireseau.qc.ca/lab/documents/Mildiou%20Impatiens.pdf

http://www.extension.umn.edu/garden/yard-garden/flowers/managing-impatiens-downy-mildew-in-landscape/

https://apps.rhs.org.uk/advicesearch/profile.aspx?pid=205