La tache plectosporienne affecte principalement la citrouille et les courges d’été, dont la courgette (zucchini). Plus récemment, aux États-Unis, la tache plectosporienne a aussi fait son apparition sur les courges Butternut et sur des cucurbitacées appartenant aux Cucurbita maxima (Hubbard, Buttercup, Ambercup, citrouilles géantes) et sur quelques gourdes. C’est une maladie occasionnelle et mineure, mais lors de fortes infestations, les pertes de rendement peuvent être de l’ordre de 50 à 100 %, surtout si les fruits sont touchés. Cette maladie apparaît en foyer.
Plectosporium tabacinum est un champignon qui hiverne dans le sol et les débris végétaux. Il peut y survivre quelques années en absence d’hôte. La maladie ne semble pas se transmettre par la semence. Elle nécessite des températures fraîches et pluvieuses pour se développer. Les lésions qui prennent l’apparence de taches blanchâtres sporulent abondamment et enclenchent de nombreux cycles secondaires propices à la contamination d’autres plants. Une fois la maladie installée dans un champ, la pluie, les éclaboussures d'eau, et surtout les vents sont très efficaces pour disperser les spores sur de longues distances.
Feuille : présence de petites taches circulaires blanchâtres de 1 à 3 mm, s’apparentant à un fin picotement. Les taches se regroupent pour former des plages blanchâtres d’aspect sec. Sur les pétioles et les nervures, les lésions prennent la forme de lentilles ou de losanges. À un stade plus avancé, les pétioles virent au blanc et le feuillage meurt.
Fruit : présence de petites taches circulaires beiges, blanchâtres à argent à la face supérieure. Les taches se regroupent pour former des plages blanchâtres d’aspect sec ou rugueux.
Tige (courant) : présence de petites taches blanchâtres prenant la forme de lentilles ou de losanges. Les taches se regroupent pour former des plages blanchâtres d’aspect sec ou rugueux. À un stade plus avancé, les courants virent au blanc et le feuillage meurt. Lorsque l’infection est très sévère, les courants deviennent cassants et fragiles; se brisent facilement si on les piétine.
Les symptômes peuvent être confondus avec ceux du chancre gommeux (Didymella bryoniae).
Pour lutter efficacement contre la tache plectosporienne, il est nécessaire de la détecter hâtivement. Pour dépister les premiers symptômes tôt en saison, il faut s’attarder à la tige principale qui est posée sur le sol. C’est le point de départ de la maladie. Les premiers plants infectés ont tendance à s’effondrer au sol selon un patron circulaire. Ces secteurs peuvent être facilement détectés lorsqu’on regarde le champ à partir d’un endroit éloigné et surélevé.
Lorsque la maladie est présente dans une parcelle, il faut adopter les pratiques suivantes :
- Réaliser des rotations des cultures (> 3 ans) avec des plantes non hôtes
- Assurer une bonne circulation d’air entre les plants afin de diminuer l’humidité
- Éviter l’arrosage par aspersion
- Détruire et enfouir les résidus de culture après la récolte.
Au Canada, aucun fongicide n’est homologué contre cette maladie. Toutefois, quelques produits fréquemment utilisés en régie conventionnelle ont un effet collatéral sur Plectosporium tabacimum, ce qui explique que les dommages soient généralement plus importants en régie biologique.
Zitter T. A., Hopkins D. L. & Thomas C. E. (Eds) (1996). Microdochium Blight. Dans Compendium of Cucurbit Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 28.
Cucurbitacées, Avertissement No 12, 14 août 2024 Agri-Réseau | Documents (agrireseau.net)