Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques et généralement spécifiques à leur hôte et à leur famille. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq stades de développement (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).
La rouille des Allium est autoïque et affecte particulièrement l’ail, l’oignon et le poireau. En Amérique du Nord, la rouille des Allium est plutôt rare et a peu d’impact économique. Lorsqu’elle est présente, c’est la qualité des bulbes qui est affectée.
Le champignon hiverne sous la forme d’urédospores ou de téliospores dans les résidus de culture, les volontaires et les mauvaises herbes infectées. Les urédospores sont les plus importantes fructifications du champignon pour la dispersion et le développement de la maladie. Les spores sont dispersées par les mouvements d’air et les éclaboussures d’eau. La germination des urédospores nécessite une humidité relative élevée (> 97 %) pendant un minimum de 4 heures. Les infections sont favorisées lorsque la température varie entre 5 et 25 °C, avec un optimum entre 12 et 21 °C. Le développement de la maladie est fonction de la densité de l’inoculum, la température et l’humidité relative. Les plus grandes infections se produisent à 100 % d’humidité relative et une température variant entre 10 et 15 °C. La maladie est inhibée à une température inférieure à 10 °C et supérieure à 20 °C. Il s’écoulera environ 9 jours entre l’infection et la production de spores sur les organes affectés.
Feuille et tige : au printemps, présence de petites taches ou de mouchetures blanches, circulaires à allongées. Avec le développement de la maladie, les taches s’allongent (1 à 3 mm) et contiennent des masses d’urédospores orange qui émergent à travers l’épiderme, formant des pustules du stade urédie. Lors de fortes infestations, le feuillage devient jaune, flétri et sèche. Tard en saison, des téliospores brunes à noires peuvent se former. Les stades pycnie et écidie sont rarement observés et n’ont jamais été observés sur l’ail et l’oignon vert en Amérique du Nord.
Bulbe : à la récolte, les bulbes sont plus petits et de moins bonne qualité. Ils portent moins de tuniques sèches protectrices et s’écrasent facilement lors de la récolte mécanique.
Pour empêcher le développement de la rouille, il faut utiliser des semences de qualité, prioriser un sol bien drainé, la rotation des cultures avec des plantes non hôtes et éliminer les mauvaises herbes à proximité des champs. Il faut éviter les stress aux plants (trop sec, trop mouillé, excès d’azote, etc.) et les semis trop denses. La lutte chimique est parfois requise et certains cultivars résistants sont disponibles.
Schwartz H. K. & Mohan S. K. (Eds) (2008). Rust. Dans Compendium of Onion and Garlic Diseases and Pests. 2e éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 41-44.
http://phytopathology.net/Portal/Puccinia_allii