Rouille
Rust
À la face supérieure des feuilles de lysimaque, présence de taches circulaires brunes et déprimées. Des fructifications brunes disposées en anneau sont visibles sur les taches. Tous les niveaux de feuille sont affectés. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Puccinia sp., responsable d’une rouille. Chez la lysimaque, quelques espèces de Puccinia sont rapportées.
À la face inférieure d’une feuille de lysimaque, présence de pustules brunes. Chaque pustule se trouve vis-à-vis une tache à la face supérieure. Tous les niveaux de feuille sont affectés. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Puccinia sp., responsable d’une rouille. Chez la lysimaque, quelques espèces de Puccinia sont rapportées.
Comparaison entre les symptômes observés aux faces supérieure et inférieure d’une feuille de lysimaque. La face inférieure montre quelques pustules brunes tandis qu’une tache circulaire brune et déprimée est visible à la face supérieure. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Puccinia sp., responsable d’une rouille. Chez la lysimaque, quelques espèces de Puccinia sont rapportées.
Lysimaques - Rouille (Puccinia sp.)
Lysimaques - Rouille (Puccinia sp.)
Lysimaques - Rouille (Puccinia sp.)
Description

Les rouilles sont des maladies complexes causées par des champignons qui sont des parasites obligatoires. Elles sont autoïques ou hétéroïques et généralement spécifiques à leur hôte et à leur famille. Dans sa forme la plus complexe, les rouilles ont cinq types de spores (spermatie, écidiospore, urédospore, téliospore et basidiospore).
 
Chez les plantes ornementales, les rouilles sont plutôt rares, hormis la rouille du géranium, et ont peu d’impact économique, contrairement à la rouille chez les céréales. Les plants affectés meurent rarement, c’est surtout la qualité esthétique qui est affectée, les rendant invendables. Chez la lysimaque, la rouille peut être causée par trois espèces de Puccinia soit P. dayi (rouille autoïque), P. distichlidis et P. limosae, qui sont des rouilles hétéroïques avec les carex comme hôte alterne. Au Québec, P. dayi et P. distichlidis sont observés. La lysimaque est sensible à la rouille et aux taches foliaires. Les feuilles basales sont infectées en premier.

Cycle de la vie

Le champignon se conserve sous la forme de télies dans les débris végétaux, les feuilles infectées laissées sur les plants et les boutures (infection latente). Lorsque la température se réchauffe au printemps, les télies matures éjectent des téliospores qui germent et forment des basides et des basidiospores qui vont infecter les feuilles de lysimaque. Les basidiospores sont dispersées par le vent, les courants d’air, les éclaboussures d’eau, les outils et lors de la manipulation des plants. Elles vont alors germer et pénétrer les tissus de la plante à travers les stomates. La germination des spores et l’infection nécessitent de l’eau libre sur les feuilles (rosée, pluie, irrigation) et sont favorisées lorsque la température est fraîche (entre 10 et 20 °C) et humide. Quelques jours à plusieurs semaines après l’infection (période de latence), les pustules (télies) se brisent et libèrent des téliospores de couleur brun noirâtre. Les spores du champignon sont facilement dispersées, mais les plantes survivent habituellement à l’infection.

Symptômes et dommages

Feuille : présence de petites taches jaunes qui deviennent brunes à la face supérieure. À la face inférieure, des taches se forment directement sous celles observées à la face supérieure. Des télies prennent la forme de pustules de couleur brun noirâtre. Les feuilles sévèrement infectées sont brulées et recroquevillées. Occasionnellement, des téliospores sont formées à la face supérieure.
 
Plant : la vigueur des plants est affectée.

Ne pas confondre

Chez la lysimaque, les taches brunes à la face supérieure et les pustules (télies) contenant des téliospores brun noirâtre à la face inférieure permettent de distinguer la rouille des autres maladies foliaires.

Méthodes de lutte

La rouille est contrôlée en utilisant du matériel végétal sain et des cultivars tolérants. Les plants doivent être inspectés lors de l’achat et de la plantation. Gardez les nouvelles plantes isolées des plantes établies pendant trois à quatre semaines pour permettre le développement de la rouille, le cas échéant. Assurer une bonne ventilation et un bon espacement entre les plants pour favoriser la circulation d’air. Dépister régulièrement. Maintenir l’humidité inférieure à 80 %. Prioriser l’irrigation goutte à goutte et éviter l’irrigation par aspersion. Si l’irrigation par aspersion est requise, arroser tôt le matin afin de permettre au feuillage de sécher rapidement. Éliminer et détruire les feuilles et les plants infectés. Nettoyer et désinfecter les serres entre chaque production. Aucun traitement fongique n’est homologué contre cette maladie au Québec.

Références et liens

Daughtrey M. L., Wick R. L. & Peterson J. L. (Eds) (2006). Rust Diseases. Dans Compendium of Flowering Potted Plant Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 42.
 
Dreistadt S. H. (2001). Rusts. Dans Integrated Pest Management for Floriculture and Nurseries. University of California, Publication 3402. p. 119-120.

https://www.backyardgardener.com/plantname/lysimachia-vulgaris-yellow-loosestrife/

http://www.rhs.org.uk/advice/profile?pid=756