Charbon
Smut
Les bulbes d’ail provenant d’un entrepôt montrent des gousses dépéries, sèches et colonisées par des pustules noires et poudreuses. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Urocystis magica, responsable du charbon chez les Allium.
Le bulbe d’ail provenant d’un entrepôt montre des gousses dépéries, sèches et colonisées par des pustules noires et poudreuses. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Urocystis magica, responsable du charbon chez les Allium.
Le bulbe d’ail provenant d’un entrepôt montre des gousses dépéries, sèches et colonisées par des pustules noires et poudreuses. Les observations microscopiques ont révélé la présence de téliospores du champignon Urocystis magica, responsable du charbon chez les Allium.
Ail - Charbon (Urocystis magica)
Ail - Charbon (Urocystis magica)
Ail - Charbon (Urocystis magica)
Description

Le charbon causé par Urocystis magica est spécifique aux Allium. Au Québec, c’est une maladie occasionnelle et mineure, mais qui est parfois importante chez l’oignon, le poireau et l’échalote. L’ail est modérément sensible. À l’occasion, le charbon peut causer des pertes économiques importantes.

Cycle de la vie

Les téliospores sont la principale forme hivernante et infectieuse du champignon. Il n’y a aucune transmission par la semence et très peu par le mycélium. Les infections se font entre le début de la germination et le déploiement complet de la première feuille (une période de 12 à 15 jours). Les infections surviennent lorsque les téliospores du champignon sont stimulées par les exsudats émis lors de la germination des semences. La pénétration du champignon dans la semence se fait dans le sol, avant l’émergence des cotylédons. Par la suite, le champignon progresse d'une feuille à l'autre vers l'intérieur de la plante. Le mycélium produit devient systémique dans les gaines foliaires et les feuilles. Après une période d’incubation d’une durée variable, il se rassemble sous l’épiderme pour former des pustules allongées contenant les téliospores qui sont d’un noir poudreux. Plus tard, l’épiderme des feuilles se déchire et libère les téliospores. Les bulbes deviennent infectés parce que les plantules l’ont été en premier et qu’elles ont survécu à l’infection. La maladie a continué de se développer dans la plante et a progressivement envahi la base des feuilles et les tuniques, pour finalement coloniser les bulbes.
 
Des températures fraîches du sol (entre 13 et 22 °C), un semis trop profond et un temps pluvieux retardent l’émergence des plantules et rallonge la période de sensibilité à l’infection. Les téliospores peuvent être propagées par le sol, l’eau, les plantes infectées et le vent pour la contamination d’autres champs. Des plantules d’oignon saines ayant dépassé le stade 2 feuilles et les oignons transplantés ne sont pas à risque pour cette maladie.

Symptômes et dommages

Plantule : les cotylédons et les premières vraies feuilles sont raides et foncés dès leur émergence du sol. Les feuilles sont enflées, déformées et se déchirent pour libérer les spores. Parfois mort des plantules. Sur de jeunes plants d’oignon, présence de stries noires longitudinales visibles à travers la gaine foliaire (partie blanche).
 
Bulbe : les caïeux dépérissent, sèchent et deviennent noirs.

Ne pas confondre

Le charbon peut être confondu avec l’anthracnose (Colletotrichum circinans – présence de setae), la moisissure noire du bulbe (Aspergillus niger – sporulation noire suivant les nervures sur les tuniques sèches surtout) et la pourriture blanche (Sclerotium cepivorum – absence de stries noires, présence de pourriture humide, de petits sclérotes ronds noirs).

Méthodes de lutte

Pour limiter le développement de la maladie, l’utilisation de semences enrobées avec un fongicide systémique est recommandée puisque les téliospores peuvent survivre dans le sol près de 15 ans. Il faut également éviter les sols froids, de planter trop profondément et assurer un bon drainage des sols.

Références et liens

Richard C. & Boivin G. (1994). Charbon. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 203-204. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch13-oignon.pdf)

Schwartz H. K. & Mohan S. K. (Eds) (2008). Smut. Dans Compendium of Onion and Garlic Diseases and Pests. 2e éd. APS Press, The American Phytopathological Society, St-Paul, Minnesota. p. 44-45.

http://learningstore.uwex.edu/assets/pdfs/A3796.pdf

http://publications.gc.ca/collections/collection_2013/aac-aafc/agrhist/A43-1716-1981-fra.pdf