Les phytoplasmes sont des bactéries sans paroi cellulaire ni rigidité et d’une forme variable (sphérique, allongée, irrégulière). Ils vivent dans le système vasculaire (phloème) des plantes et dans les insectes vecteurs. Le phytoplasme de la jaunisse de l’aster affecte de nombreuses cultures légumières et fruitières, les plantes ornementales et quelques mauvaises herbes. Chez les apiacées, la carotte, le panais et le persil sont plus sensibles que le céleri. Chez le céleri, cette maladie est occasionnelle et mineure.
La jaunisse de l’aster est transmise principalement par la cicadelle de l’aster (Macrosteles quadrilineatus). Les phytoplasmes parasitent de façon obligatoire les insectes vecteurs et le phloème des plantes dans lequel ils se multiplient. Les plants infectés le sont à vie. La cicadelle de l’aster arrive des graminées sur lesquelles elle hiberne au stade d’œuf. Vers la mi-juin, l’émergence des larves coïncide avec l’arrivée dans les champs de graminées d’adultes provenant du sud et transportés par les courants d’air chauds. Les larves et les adultes sont donc présents dans les champs de la mi-juin à la fin août. Au cours de la saison, les adultes colonisent d’autres cultures et infectent les plants lorsqu’elles se nourrissent. Pour transmettre la maladie, il faut que les cicadelles soient déjà porteuses. Les cicadelles s’infectent lorsqu’elles se nourrissent sur des plantes infectées. Une période d’incubation variant entre 2 à 3 semaines est nécessaire pour que les phytoplasmes se multiplient dans les cicadelles et aillent se loger dans ses glandes salivaires. Les phytoplasmes sont injectés dans la plante lorsque le vecteur se nourrit sur un plant sain pendant une période de temps substantielle (min 8 heures) pour pouvoir contaminer le phloème. Les symptômes se manifestent dix jours à trois semaines après l’inoculation du phytoplasme dans la plante, selon la température et la plante. Tous les facteurs qui rendent les plantes succulentes ou luxuriantes augmentent les risques de dommages par les cicadelles (conditions pluvieuses, excès d’azote, etc.).
Les symptômes sont en lien avec le stade de développement de la plante.
Feuille : les premiers symptômes apparaissent sur les jeunes feuilles du cœur sous la forme d’un jaunissement et de feuilles enroulées ou tordues. Éventuellement le jaunissement devient généralisé puis prend un aspect blanchâtre avec des nervures vertes. Les feuilles extérieures sont rarement déformées.
Pétiole : les pétioles intérieurs sont plus petits, jaunes et déformés (enroulés, tordus, rabougris et parfois entremêlés). Les plants infectés produisent plus de pétioles que les plants sains. Les pétioles extérieurs sont plus rigides et cassants et l’épiderme peut craqueler et peler. À un stade avancé de la maladie, le cœur devient brun.
Plant : ont un faible développement et semblent rabougris.
Les symptômes du phytoplasme de la jaunisse de l’aster peuvent être confondus avec ceux de la fusariose vasculaire (Fusarium oxysporum pv. apii), mais dans ce cas, le jaunissement débute sur les feuilles extérieures et progresse vers les feuilles du cœur et les pétioles ne sont pas déformés. De plus, le système vasculaire du collet, des racines et parfois des pétioles est brun.
Pour diminuer cette maladie et la prolifération de cicadelles dans les champs, il faut prioriser la lutte aux mauvaises herbes qui sont des plantes réservoirs pour les cicadelles. Il fait désherber le long des fossés, des clôtures et dans les champs, éviter de cultiver le céleri près des champs de laitues et de graminées qui favorisent l’établissement des cicadelles, effectuer une rotation des cultures avec des plantes non hôtes, détruire les résidus de culture et assurer un bon suivi des populations de cicadelles au champ (filet et pièges collants). Des traitements phytosanitaires sont disponibles.
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http://msue.anr.msu.edu/news/aster_yellows_disguised
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