Setaria faberi R.A.W. Herrm.
La sétaire géante est une graminée annuelle, originaire de Chine. La tige est simple ou ramifiée à la base et elle mesure de 50 à 200 cm de hauteur à maturité. La plante croît en talle et a un port dressé. Le système racinaire est fasciculé.
Les feuilles sont étroitement lancéolées et terminées en pointe. Elles mesurent souvent plus de 20 cm de longueur et de 1 à 2 cm de largeur. Le limbe est plat et se rétrécit à sa base, près de la ligule. De nombreux poils courts sont présents sur la face supérieure du limbe, parfois aussi sur la face inférieure. Les marges de la gaine sont munies de poils. La ligule est constituée d’une rangée de poils hérissés d’environ 2 mm de longueur.
L’inflorescence est une panicule conique très contractée (faux-épi) mesurant de 10 à 20 cm. L’inflorescence est dressée au début de son développement, puis se courbe à partir de sa base pour avoir une forme arquée à maturité. Des soies blanchâtres (de 1 à 3) sont présentes sous les épillets ce qui donne à l’inflorescence l’apparence d’une brosse. Les soies deviennent rousses à maturité et demeurent sur l’inflorescence après la chute des semences. Les épillets verdâtres sont portés par des rameaux latéraux de longueur inférieure à 1 cm. Ils mesurent de 2,5 à 3 mm et de 20 à 40 épillets sont présents par rameau. Les épillets sont composés de 2 fleurons, un fertile et un stérile.
Le fruit est un caryopse enveloppé par les pièces florales coriaces. Elle est de couleur brun-beige, fortement ridée et mesure 2,5 mm de longueur. Un plant de sétaire géante produit plusieurs panicules au cours d’une saison et une seule d’entre elles peut produire plus de 1 000 graines.
La plantule est très semblable à celle de la sétaire verte (Setaria viridis). Les nouvelles feuilles sont enroulées sur elles-mêmes et possèdent des poils à la face supérieure. La gaine est ovale, à section arrondie et à marge ciliée. La vérification de la graine dans le sol permet une identification plus sûre de l’espèce au stade plantule.
La sétaire géante est une mauvaise herbe retrouvée dans une vaste gamme de cultures, mais elle a le potentiel de causer des problèmes majeurs dans les cultures de céréales, de maïs et de soya. Elle est souvent plus abondante dans les systèmes sans travail de sol ou avec travail réduit. Elle est adaptée à une vaste gamme de conditions climatiques et de types de sols (de loam-sablonneux à argileux). Il s’agit d’une plante qui est sensible à l’ombrage, mais qui tolère la sécheresse. On la retrouve souvent dans les endroits des champs qui sont mal drainés ou compactés.
La sétaire géante se confond avec la sétaire verte (Setaria viridis) et la sétaire glauque (Setaria pumila) à tous les stades de croissance. La sétaire verte se distingue par ses feuilles glabres et par son faux-épi qui est plus petit et qui ne se courbe pas à maturité. La sétaire glauque se distingue par ses feuilles qui présentent de longs poils laineux à la base du limbe et par la marge de la gaine qui est glabre. À l’inflorescence, elle se distingue par son faux-épi qui est plus petit et qui ne se courbe pas à maturité.
Pour prévenir des problèmes de sétaire géante dans les champs :
- Éviter la contamination des champs par les fossés et les bords de champs en les ensemençant de plantes pérennes (brome, trèfle, vesce, fétuque).
- Augmenter le nombre de cultures dans les rotations permet de diminuer la pression de la sétaire géante. Ajouter une céréale, un engrais vert ou une culture intercalaire à la rotation, par exemple, aide à maîtriser les populations d...Lire la suite
Pour prévenir des problèmes de sétaire géante dans les champs :
- Éviter la contamination des champs par les fossés et les bords de champs en les ensemençant de plantes pérennes (brome, trèfle, vesce, fétuque).
- Augmenter le nombre de cultures dans les rotations permet de diminuer la pression de la sétaire géante. Ajouter une céréale, un engrais vert ou une culture intercalaire à la rotation, par exemple, aide à maîtriser les populations de sétaire géante.
- Semer les cultures de céréales plus tôt pour favoriser leur émergence avant celle des sétaires.
- Augmenter les taux de semis peut aider la culture principale à faire plus d’ombrage à la sétaire géante.
Pour réprimer les populations de sétaire géante :
- Le faux semis est très efficace pour maîtriser les plantules de sétaire géante avant le semis du soya.
- Sarcler entre les rangs de la culture aide à diminuer les populations de sétaire géante, mais celle-ci résiste bien à la houe rotative et au peigne dès la croissance de ses racines nodales (au stade 2 feuilles).
- Le labour des endroits fortement infestés de la ferme enfouit les graines à des profondeurs où l’émergence est plus difficile. Suivre d’un travail superficiel du sol les années subséquentes aide à réprimer la sétaire géante puisque la viabilité des graines est courte.
La sétaire géante peut produire entre 500 et 2500 graines par plant et elles demeurent viables dans le sol pour une durée d’environ 2 à 5 ans.
Au Québec, des populations de sétaire géante résistantes aux herbicides du groupe 1 ou aux herbicides du groupe 2 ont été détectées.
Weill A. (2007). Moyens de lutte contre les sétaires en production biologique. Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation Québec. 8 pp.
Agri Réseau, Bulletin d’information: Portrait de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides au Québec (2011-2021).
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Gleason H. A. & Cronquist A. C. (1991). Manual of Vascular Plants of Northeastern United States and Adjacent Canada. 2e éd. New York Botanical Garden. 910 pp.
Lavoie C. (2019). 50 plantes envahissantes – Protéger la nature et l’agriculture. Les publications du Québec. 415 pp.
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Cultures Affectées