Les plants d’orge présentent un jaunissement ou un blanchiment dans la partie supérieure des feuilles basales et une brûlure à l’apex. Ces symptômes sont attribuables aux effets de résidus d’atrazine sur l’orge qui a succédé à une culture de maïs.
Les plants d’orge présentent un blanchiment des feuilles basales. Le système racinaire est également peu développé. Ces symptômes sont attribuables aux effets de résidus d’atrazine sur l’orge qui a succédé à une culture de maïs.
Les plants d’orge présentent des feuilles desséchées et brûlées à partir de l'apex. Le système racinaire est également peu développé. Ces symptômes sont attribuables aux effets de résidus d’atrazine sur l’orge qui a succédé à une culture de maïs.
Les plants d’orge présentent des feuilles basales desséchées, brûlées ou jaunies. Le système racinaire est également peu développé. Ces symptômes sont attribuables aux effets de résidus d’atrazine sur l’orge qui a succédé à une culture de maïs.
Orge - atrazine (5)_1
Orge - atrazine (5)_2
Orge - atrazine (5)_3
Orge - atrazine (5)_4
Description

Les herbicides du groupe 5 inhibent la photosynthèse en bloquant le transfert d’électrons dans le photosystème II et le transfert de l'énergie lumineuse. Ils incluent les familles d’herbicides telles  que les triazines, les phénylurées, les uraciles, les benzothiadiazoles et les nitriles. Trois des familles d’herbicides, soient les triazines, les phénylurées et les uraciles sont systémiques : elles peuvent être absorbées par le feuillage mais le sont le plus souvent par les racines et sont transportées dans toute la plante via les vaisseaux du xylème. Les nitriles et les benzothiadiazoles sont des herbicides de contact. Les herbicides du groupe 5 sont utilisés pour détruire les mauvaises herbes annuelles et vivaces.
 
L’atrazine appartient à la famille des triazines. Les herbicides contenant de l’atrazine sont homologués dans la culture du maïs grain et fourrager, de semence et sucré. L’atrazine peut être absorbée rapidement par le feuillage mais surtout par les racines. Elle migre ensuite vers le sommet de la plante et s’accumule à la marge des feuilles et aux points de croissance. Elle détruit un large éventail de dicotylédones. Certaines populations de chénopodes, d’amarantes et d’herbes à poux sont résistantes aux triazines et survivent donc au traitement herbicide. Au Québec, le chénopode blanc (Chenopodium album), l’amarante de Powell (Amaranthus powellii), l’amarante à racines rouges (Amaranthus retroflexus) et la moutarde des oiseaux (Brassica rapa) sont résistantes à l’atrazine. L’atrazine peut persister dans le sol plus ou moins longtemps selon la dose utilisée, les conditions météorologiques et les types de sols (plus longtemps en sol sablonneux et en conditions sèches et fraîches). Elle est soluble dans l’eau et faiblement absorbée par les particules de sol, ce qui lui confère un potentiel de lessivage élevé. Son usage a été banni par l'Union Européenne en 2003, afin de prévenir la contamination des eaux souterraines.

Ne pas confondre

La phytotoxicité par les triazines (dont l’atrazine) peut être confondue avec d’autres phytotoxicités causées par les herbicides appartenant aux benzonitriles, aux bipyridiliums, aux acides aryloxy phénoxy-carboxiliques et aux oximes. On peut aussi la confondre avec des causes environnementales ou pratiques culturales telles des brûlures causées par les engrais, une carence en azote, en zinc, en cuivre ou en molybdène, un semis superficiel, des taches foliaires bactériennes, le froid ou une sécheresse.

Prévention

Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.

Dommage

Feuille : anomalie de coloration (jaunissement à blanchiment entre les nervures ou jaunissement à la marge des vieilles feuilles puis dessèchement, brunissement et brûlure des tissus). Les vieilles feuilles sont plus affectées que les nouvelles. Les herbicides contenant de l’atrazine peuvent affecter tous les niveaux de feuilles.
 
Racine : faible développement du système racinaire.
 
Plant : dépérissement, inégalité des plants au champ et, dans le cas d’une phytotoxicité sévère, mortalité des plants.

Références et liens

Ladlie J. S. (1991). Phenoxy-carboxylic acid. Dans Guide to herbicide injury symptoms in corn with « look-alike » symptoms. Agri-Growth Research inc., Hollandale, Minnesota. p. 25-26.
 
Shaner D.L. (Ed) (2014). Atrazine. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed Science Society of America, Lawrence, Kensas, p. 54.

http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/pub75/pub75toc.htm

https://www.agrireseau.net/documents/Document_92448.pdf

http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/738656/atrazine-herbicide-interdiction-equiterre-quebec-petition

https://www.senat.fr/rap/l02-215-2/l02-215-241.html

https://www.inspq.qc.ca/eau-potable/atrazine