Les herbicides du groupe 10 interviennent sur le métabolisme de l’azote en inhibant la glutamine synthétase, l’enzyme servant à la conversion du glutamate et de l’ammoniac en glutamine. L’accumulation d’ammoniac dans la plante détruit les cellules et provoque une baisse de l'activité photosynthétique (inhibe directement les réactions des photosystèmes I et II). Les acides phosphiniques (acides aminés phosphorylés) sont des herbicides de contact absorbés par le feuillage qui diffusent peu dans le phloème et le xylème. Les symptômes apparaissent sur les organes en contact avec l’herbicide généralement de trois à cinq jours après la pulvérisation. Il s’ensuit une nécrose des tissus au bout d’une à deux semaines. Les symptômes apparaissent plus rapidement si les conditions sont ensoleillées et humides et le sol humide.
Cas LIBERTYMD200 SN (glufosinate d’ammonium). Le LIBERTY 200 SN appartient à la famille des acides phosphiniques (acides aminés phosphorylés). C’est un herbicide non sélectif et qui agit par contact, utilisé en postlevée pour lutter contre plusieurs mauvaises herbes annuelles et vivaces. Il s’applique aussi dans différentes cultures en fin de croissance pour en faciliter la récolte. Au Québec, nous retrouvons quelques cultures qui ont été génétiquement modifiées afin d’être tolérantes au gluflosinate d’ammonium : le maïs, le soya et le canola.
L'herbicide Liberty est rapidement dégradé par les microorganismes du sol et n’est pas résiduel.
Aucune résistance à cet herbicide n’a été trouvée au Canada mais des graminées (Lolium perenne et Eleusine indica) ont montré de la résistance au glufosinate d’ammonium, ailleurs dans le monde.
Pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur.
Feuille : anomalie de coloration (jaunissement à blanchiment) et dessèchement.
Plant : anomalie de coloration (jaunissement et brunissement) et flétrissement en trois à cinq jours suivant la pulvérisation. Les organes affectés meurent une à deux semaines plus tard.
Scalla, R. et coll. (1991). Les herbicides : mode d’action et principes d’utilisation. Paris : Institut national de la recherche agronomique INRA (Éditeur). Collection : du labo au terrain. Paris, France. 450 pp.
Shaner D.L. (Ed) (2014). Glufosinate. Dans Herbicide handbook. 10e éd. Weed science society of America, Lawrence, Kansas. p. 238-239.
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/00-062.htm
http://www.ogm.gouv.qc.ca/sante_et_environnement/environnement/risques_potentiels/mauvais_herbes_tolerantes.html