Le manganèse (Mn) joue un rôle essentiel dans la photosynthèse par l’activation d’enzymes, la respiration cellulaire et la formation de la chlorophylle. Une carence en manganèse affecte donc la photosynthèse, mais inhibe également l’élongation cellulaire dans les racines et la formation de racines secondaires. Puisque le manganèse est un élément immobile, les premiers symptômes de carence chez le camérisier apparaissent sur les jeunes feuilles, dans la partie supérieure de l’arbuste. Le manganèse fait partie du groupe des oligo-éléments. Bien que la quantité d’oligo-éléments assimilée par les plantes soit infime comparativement aux éléments fertilisants majeurs, leur présence demeure essentielle. Certains cultivars de camerise sont plus vulnérables aux carences en manganèse. Le ‘Honey bee’ en est un exemple.
Feuille : La chlorose est le premier symptôme qui apparaît sur les jeunes feuilles complètement débourrées. Le limbe jaunit et pâlit progressivement tandis que les nervures principales et secondaires deviennent vert foncé, ce qui donne un aspect de mosaïque aux feuilles.
Racines : Réduction de la taille du système racinaire et du nombre de racines secondaires.
Sur les jeunes plantes, la carence en manganèse peut être confondue avec la carence en fer. En vieillissant, les feuilles carencées en manganèse deviennent jaunes avec des nervures vertes, tandis que celles carencées en fer sont complètement jaunes.
La carence en manganèse peut aussi être confondue avec la carence en magnésium. Contrairement au manganèse, le magnésium est un élément mobile. Les premiers symptômes apparaissent donc sur les vieilles feuilles et, plus généralement, dans le premier tiers du plant.
Dans le cas des cultures pérennes comme la camerise, il est important de bien préparer le terrain avant d’implanter la culture. L’analyse de sol permet entre autres de déterminer si un amendement en manganèse est nécessaire pour répondre spécifiquement aux besoins des camérisiers. Toutefois, il est à noter que la valeur donnée n’offre qu’un indice partiel du taux de manganèse disponible pour la culture. Il faut aussi considérer la quantité de matière organique, l’état de drainage et la texture du sol, car ces paramètres influencent significativement la disponibilité du manganèse.
Dans le cas d’une culture établie ou d’une carence induite (le manganèse est présent, mais n’est pas assimilable par la plante), la pulvérisation foliaire est plus efficace et économique qu’une application au sol si le feuillage est assez abondant pour absorber le produit. Il est recommandé d’agir rapidement lorsqu’on constate une carence.
Outre les apports en manganèse, on peut prévenir les carences en cet élément en évitant de chauler les sols au-delà des pH recommandés (entre 5,0 et 7,0).
Ekene Mark-AnthonyIheshiulo, LordAbbey, and Andrew M.Hammermeister. Nutrient sufficiency levels for haskap (Lonicera caerulea L.) using the boundary-line approach. Canadian Journal of Plant Science. 99(2): 268-280.
https://doi.org/10.1139/cjps-2018-0151
Gagnon A. et collab. (2015) La camerise : Guide de production. 2e éd. Agriréseau. MAPAQ, Québec. 131 p. (en ligne : https://www.agrireseau.net/documents/Document_89571.pdf)
OMAFRA - Diagnostics des sols, Oligo-éléments