Le gel survient lorsque la température chute rapidement sous 0 °C alors que les plantes ne sont pas encore acclimatées. Les symptômes se manifestent rapidement lorsque la température redevient plus chaude. Les dommages sont irréversibles. Le gel augmente la perméabilité cellulaire, occasionnant une fuite du contenu cellulaire et la mort de la cellule.
Le gel printanier est le principal problème non parasitaire affectant les fleurs et les fruits chez le fraisier. Les plants croissent au ras du sol et les fleurs sont érigées au-dessus du feuillage, les rendant vulnérables au gel. Des pertes de rendement considérables peuvent être enregistrées. Les fleurs gèlent à une température inférieure à -1,1 °C.
Feuille : présence de brûlures brunes à noires, souvent à la marge. La démarcation entre les tissus sains et endommagés est souvent très nette. Dessèchement des tissus affectés. Les tissus peuvent être aqueux. Les feuilles peuvent être déformées, recroquevillées ou avec des malformations du limbe et/ou de la marge.
Fleur : les boutons floraux brunissent, sèchent et avortent. Les pistils et les étamines sont bruns et le centre de la fleur est noirci. Perte de fleurs.
Fruit : bossellement et déformation des fruits. Chez le fraisier, les akènes sont parfois absents ou vides. Absence de fruit.
Chez le fraisier, les dommages observés sur les fruits peuvent être confondus avec ceux causés par une mauvaise pollinisation (absence de gel), des dégâts d’alimentation de la punaise terne (Lygus lineolaris - akènes déformés et visibles, dommages non homogènes dans la fraisière) et une carence en bore (fruits allongés). Sur les feuilles, les symptômes peuvent être confondus avec ceux causés par une chaleur et une insolation sévère et une phytotoxicité.
L’irrigation contre le gel demeure la méthode de lutte à privilégier. Le terrain doit être bien nivelé, éviter les baissières, utiliser des couvertures flottantes et de tunnel lorsque disponibles. Chez le fraisier, lorsqu’un gel léger est prévu, la pulvérisation de différents produits (sel d’Epsom, urée, FrostGard), une journée avant le gel, permet de limiter les dégâts sur les fleurs et les fruits.
Lambert L. (2007). Gel printanier. Dans Guide des carences, désordres et problèmes de phytotoxicité du fraisier, du framboisier et du bleuetier. CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec). p. 52-54.
Maas, J. L. (Eds) (1998). Frost Injury. Dans Compendium of Strawberry Diseases. 2e éd. APS Press. The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 9.
http://www.omafra.gov.on.ca/IPM/french/strawberries/diseases-and-disorders/frost-injury.html
http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/frosprot_straw.htm