La température à laquelle les produits gèlent est fonction de la concentration des solutés dissous, tels que le sucre, dans les cellules. L'eau pure gèle à 0 °C. Un produit comme la laitue, qui est principalement constitué d'eau, gèle à environ -0,2 °C. En revanche, la teneur élevée en sucre de la laitue signifie qu'elle ne gèlera pas jusqu'à ce la température chute sous -1,8 °C. Bien que la laitue soit assez tolérante aux températures près du point de congélation pour une courte période de temps, les basses températures de l’air peuvent causer des dommages aux feuilles. Les dommages de gel sur la laitue induisent des symptômes caractéristiques qui sont assez facilement reconnaissables. Une basse température sur quelques jours peut se solder par des pommes de laitue non commercialisables. Le gel est un problème non parasitaire occasionnel et mineur. Les laitues affectées par le gel arrivent à maturité un peu plus tardivement que les laitues saines.
Feuille : les feuilles affectées prennent une apparence grisâtre. Si l’épiderme est brisé, les tissus exposés deviennent orange à bruns, surtout le long de la nervure principale. Les feuilles extérieures sont généralement affectées en premier. Lorsque le gel est intense, les feuilles deviennent translucides et aqueuses lorsque le plant dégèle. Occasionnellement, l’apex des feuilles peut être détruit. Les tissus avoisinant l’apex continuent leur croissance et s’enroulent autour de ces tissus morts. La marge des feuilles devient épaisse, déformée et d’aspect rugueux. Dans les serres l’hiver, les feuilles affectées peuvent avoir un limbe boursouflé et plus terne.
Racine : le pivot racinaire peut montrer des lésions nécrotiques internes lors d’un gel plus important.
Plant : la croissance est ralentie et lors d’un gel plus important, flétrissement puis dépérissement.
Les dégâts de gel peuvent être confondus avec ceux causés par le virus des grosses nervures de la laitue (MLBVV). Deux à trois semaines après un gel léger, sur un étage de feuilles, le limbe apparaît gaufré ou boursouflé à la face supérieure. À la face inférieure, vis-à-vis le boursouflage, l’épiderme est séparé du mésophylle.
Les taches nécrotiques observées lors de gel plus intense peuvent être confondues avec des dommages liés aux pesticides ou à des températures élevées de l’air (chaleur).
Sous abris (tunnels, chapelles), les dommages de gel peuvent être anticipés en portant une attention particulière à l’humidité du sol. L’humidité du sol en période froide constitue un tampon thermique. L’atmosphère est alors moins refroidie. La nuit, un sol humide rend plus de chaleur qu’un sol sec. L’humidité saturante contribue à freiner le refroidissement de l’abri et limite les effets du gel. En champ, l’irrigation contre le gel demeure la méthode de lutte à privilégier.
Subbarao K. V., Davis R. M., Gilbertson R. L. & Raid R. N. (2017). Weather-Related Injury - Cold Injury. Dans Compendium of Lettuce Diseases and Pests. 2è éd. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 123.
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http://ucanr.edu/blogs/blogcore/postdetail.cfm?postnum=9024
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https://www.forestryimages.org/browse/detail.cfm?imgnum=1574606
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https://extension.udel.edu/weeklycropupdate/?tag=freeze-injury