La moucheture noire est un désordre physiologique affectant le chou et le chou-fleur. C’est essentiellement une maladie d’entreposage. C’est la destruction et le noircissement des cellules de garde et des cellules épidermiques adjacentes aux stomates qui donnent cet aspect de moucheture noire aux feuilles. Il y a deux types de mouchetures noires du chou. Le type I affecte les feuilles vertes externes de la pomme, à la récolte ou au début de l’entreposage. Le type II, appelé la moucheture noire de la sénescence, se manifeste sur les feuilles médianes jaunies après le vieillissement du chou en entrepôt. Par contre, la moucheture noire n’est pas reliée à la sénescence. La moucheture noire est occasionnelle et mineure, affectant surtout la qualité des pommes de chou et les rendant non commercialisables.
Feuille : présence d’un regroupement de fines taches noires (1 à 2 mm de diamètre), souvent déprimées, mais superficielles, sur le limbe et les nervures. Les deux faces des feuilles sont affectées. Les taches peuvent se développer plus tard en entreposage en de larges lésions. Sur le chou chinois, la moucheture noire affecte particulièrement les nervures.
La moucheture noire du chou peut être confondue avec la griselure du limbe (n’implique pas les stomates, lésions non déprimées), la tache noire des feuilles (maladie bactérienne), la moucheture noire du chou-fleur (désordre physiologique affectant l’inflorescence), la bigarrure nervale (taches brunes ou noires surtout sur les nervures) et certaines maladies virales des crucifères.
Pour diminuer la moucheture noire sur les pommes de chou, il faut favoriser l’entreposage en atmosphère contrôlée (3 à 4 °C au lieu de 0 à 1 °C), sans emballer les choux individuellement dans une pellicule plastique. Au champ, la fertilisation doit être adéquate, le pH du sol maintenu entre 6,0 et 6,8 et des pulvérisations foliaires de chlorure de potassium sont parfois requises. Il faut éviter toutes les pratiques culturales qui favorisent une croissance trop vigoureuse des plants. Des cultivars tolérants sont disponibles.
Richard C. & Boivin G. (1994). Moucheture noire du chou. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 122. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch8-cruciferes.pdf)
Snowdon A. L. (2010). Black Speck. Dans Post-Harvest Diseases and Disorders of Fruits and Vegetables : Volume 2. Manson Publishing Ltd. p.168. (http://books.google.ca/books?id=WK-Scwl9skYC&pg=PA166&lpg=PA166&dq#v=onepage&q=Black%20speck&f=false)
http://edis.ifas.ufl.edu/hs352
http://vegetablemdonline.ppath.cornell.edu/factsheets/Crucifers_Nonpathogenic.htm