Tomato spotted wilt virus (TSWV)
Des feuilles de poivron de serre montrent de petites taches nécrotiques et un limbe bronzé. Les feuilles sont gaufrées. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV).
Des feuilles de poivron de serre montrent de petites taches nécrotiques à la face inférieure. Les feuilles sont gaufrées. Les tests de laboratoire ont révélé la présence du virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV).
Poivron - Virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV)
Poivron - Virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV)
Description

Le virus de la maladie bronzée de la tomate (TSWV – Tospovirus) est un virus important qui peut infecter plus de 1 000 espèces de plantes réparties dans au moins 86 familles comprenant les solanacées (tomate, poivron, aubergine), différents légumes (haricot, laitue) et légumineuses, de nombreuses plantes ornementales (annuelles et vivaces) et des mauvaises herbes. La floriculture est une source majeure de cette maladie en serre au Canada. Le TSWV est relevé dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées. Il est observé principalement en serre, mais également en champ. Chez le poivron, le TSWV est occasionnel mais sévère. Les infestations graves réduisent la capacité photosynthétique des plants et le rendement. Les pertes de rendement sont souvent liées à la maturité inégale des fruits. Les plants infectés en jeune âge ont des symptômes plus sévères que les plants infectés plus tard dans leur développement. Notez que le virus des taches nécrotiques de l'impatiente (INSV) et le TSWV sont des virus très proches qui causent des symptômes similaires. Le TSWV affecte essentiellement les légumes tandis que l’INSV est surtout observé chez les plantes ornementales.

Cycle de la vie

Deux des plus grands réservoirs du virus TSWV incluent les mauvaises herbes et les plantes ornementales vivaces. Ce virus et ses vecteurs sont fréquemment propagés lors du transport des plantes ornementales et des transplants, ce qui explique la grande diversité mondiale de plantes liée à ce virus. Le TSWV est transmis essentiellement par une dizaine d’espèces de thrips selon le mode persistant. Au Canada, les infections se font uniquement par le thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) et le thrips du tabac (F. fresca). Seules les larves peuvent acquérir le TSWV d’une plante infectée en se nourrissant au moins 15 minutes sur celle-ci. La transmission n’est réalisée que par l’adulte en s’alimentant sur les feuilles ou les fleurs. La période d’incubation du virus dans les thrips varie de 4 à 10 jours. Les thrips sont au maximum de leur capacité infectieuse 22 à 30 jours après avoir acquis le virus et demeurent porteurs toute leur vie. Chez les thrips, le virus ne se transmet pas d’une génération à l’autre. Le virus est très rarement transmis par la semence.

Symptômes et dommages

Les symptômes sont très variables et sont fonction de la souche de virus, de la variété de poivron, du stade de développement de la plante au moment de l’infection et des conditions environnementales. Parmi les symptômes les plus fréquemment observés, il y a :
 
Transplant : retard de croissance et souvent absence de production de fruit.
 
Feuille : les jeunes feuilles deviennent jaunes puis brun foncé (bronzage). Présence de mosaïques, de nombreuses petites taches (mouchetures) jaunes à brun foncé ou de taches nécrotiques en anneaux. Présence parfois de lésions brunes allongées sur le pétiole. Les feuilles entières peuvent se nécroser et dessécher.
 
Fleur : présence de stries ou de taches blanchâtres ou argentées. Déformation et chute des fleurs.
 
Fruit : présence de mosaïques, de taches de différentes teintes (orange, jaune, rouge) entourées d’une marge vert foncé ou de taches nécrotiques en anneaux. Présence parfois de taches fantômes (taches spectrales). Les fruits sont déformés et plus petits. Le murissement est souvent inégal.
 
Tige : présence de lésions nécrotiques allongées brunes.
 
Plant : rabougrissement, nanisme et flétrissement. Les plants meurent rarement.

Ne pas confondre

Les symptômes causés par le virus TSWV peuvent être confondus avec ceux causés par le virus INSV. Un test de laboratoire est requis pour les distinguer.
 
Le TSWV peut être confondu avec des symptômes de la moisissure grise (Botrytis cinerea - duvet grisâtre et présence de conidies) sur fruit lorsque des taches fantômes sont visibles. Il n’est pas rare que Botrytis envahisse les tissus infectés par le TSWV.

Méthodes de lutte

La lutte contre le TSWV est très difficile. Les mesures d’hygiène doivent être strictes. Il faut utiliser des semences et des plants exempts de virus pour briser la relation insecte-maladie, assurer une lutte efficace contre les mauvaises herbes (champ, intérieur et extérieur des serres), éliminer et détruire les plants infectés et les résidus de culture. Utiliser des variétés de poivron résistantes lorsqu’elles sont disponibles.
 
En champ, le TSWV hiverne dans les résidus de culture infectée et les mauvaises herbes. La dispersion de la maladie par les thrips infectés, sur les plantes saines et les mauvaises herbes, se fait sur une courte période au printemps. Selon la culture, il est préférable de décaler la production au champ pour éviter cette période. La rotation des cultures avec des plantes non hôtes (ex. : maïs) est également efficace.
 
En serre, il est préférable de respecter un temps d’arrêt d’au moins un mois entre deux cultures et d’accroitre la température (40 °C pendant 10 à 15 jours) pour abaisser ou éliminer la population de thrips. Nettoyer et désinfecter les serres et tout le matériel utilisé (outils, plateaux, pots, sol, etc.). Des pédiluves à l’entrée des serres sont obligatoires. Installer des moustiquaires à mailles très serrées devant les entrées d’air, briser le cycle vital des thrips en appliquant au sol de la chaux hydratée ou de sulfate de cuivre, deux à trois fois par année. Dépister les thrips avec des pièges collants bleus jumelés avec des phéromones et si possible, insérer des pétunias qui sont d’excellentes plantes indicatrices de ce virus. Éviter de produire des plantes ornementales autour ou dans la même serre que les transplants de poivron, car elles attirent les thrips. La lutte biologique est disponible et efficace. Les traitements insecticides devraient être utilisés en dernier recours.

Références et liens

Boucher T. J. & Ashley R. A. (2000). Tomato spotted wilt virus (TSWV). Dans Northeast Pepper Integrated Pest Management (IPM) Manual. University of Connecticut ed. Cooperative Extension System.p. 48-49.
 
Pernezny K., Roberts P. D., Murphy J. F. & Goldberg N. P. (2009). Tomato spotted wilt virus. Dans Compendium of Pepper Diseases. APS Press, The American Phytopathological Society Press, St-Paul, Minnesota. p. 39-40.
 
Richard C. & Boivin G. (1994). Maladie bronzée de la tomate. Dans Maladies et Ravageurs des Cultures Légumières au Canada. La Société Canadienne de Phytopathologie et la Société d'Entomologie du Canada, Canada. p. 367 et 386. (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch24-poivron-de-serre.pdf) (http://phytopath.ca/wp-content/uploads/2014/10/MRCLC/ch25-tomate-de-serre.pdf)

https://www.agrireseau.net/legumesdeserre/documents/VO222.pdf

http://ephytia.inra.fr/fr/C/24580/Tropileg-TSWV

http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/fiche-TSWV-Maraichage_cle486db1.pdf

http://www.revuevitiarbohorti.ch/artikel/2014_05_f_526.pdf

http://www.apsnet.org/publications/apsnetfeatures/Pages/TomatoSpotted.aspx

https://vegetableguide.usu.edu/diseases/tomato-pepper-eggplant/tomato-spotted-wilt-virus

http://vegetablemdonline.ppath.cornell.edu/factsheets/Virus_SpottedWilt.htm

https://www.eppo.int/QUARANTINE/data_sheets/virus/TSWV00_ds.pdf