Amaranthus powellii S. Watson
L’amarante de Powell est une plante annuelle originaire du sud-ouest de l’Amérique. La tige est dressée, simple ou ramifiée et mesure de 30 à 200 cm de hauteur. Elle est lisse, verdâtre à rougeâtre et striée de lignes rougeâtres. La plante paraît glabre, mais porte une légère pubescence. La racine est pivotante, peu profonde et souvent de couleur rougeâtre.
Les feuilles sur la tige sont alternes et longuement pétiolées. Elles sont d’un vert luisant et d’apparence rougeâtre ou cuivrée. Les feuilles matures sont entières avec une marge sinuée ondulée, de forme ovale à rhombique et presque glabres. Elles sont légèrement échancrées au sommet, on peut y voir un mucron prolongeant la nervure centrale.
Les fleurs sont unisexuées, petites, verdâtres et munies de 3 à 5 tépales érigés qui sont acuminés à aigus. Chaque fleur est entourée de 1 à 3 bractées en forme de pointe qui mesurent de 7 à 10 mm de longueur, ce qui donne l’aspect piquant aux inflorescences. Les fleurs mâles et femelles sont regroupées en épis compacts formant une panicule dense au sommet de la tige ou des rameaux. Les épis mesurent entre 10 et 25 cm de longueur et de 1,0 à 2,5 cm de diamètre.
Les fruits sont des utricules qui s’ouvrent le long d’une ligne circulaire transversale et qui contiennent une seule graine. Cette dernière est de forme ovale à elliptique, de couleur brun foncé, luisante, légèrement aplatie et mesure de 1 à 1,3 mm de diamètre.
La plantule est à tige et à feuilles alternes. Les cotylédons sont de forme allongée, mesurent de 10 à 15 mm de longueur et ont une nervure médiane bien visible. Les premières feuilles sont entières, arrondies à ovales et échancrées au sommet. Elles paraissent glabres et sont souvent colorées de rouge-violet sur la face inférieure (comme les cotylédons).
L’amarante de Powell est une mauvaise herbe rencontrée fréquemment dans les cultures de maïs, de soya, de légumes et, moins fréquemment, dans les cultures de céréales. C’est une plante qui croît bien dans les endroits chauds, arides et lumineux. Il s’agit d’une plante nitrophile qui tolère une large gamme de pH et de textures variées de sol. Elle préfère tout de même les sols à texture grossière qui se réchauffent rapidement au printemps.
L'amarante de Powell peut être confondue avec l’amarante à racine rouge (A. retroflexus) et la morelle noire de l’Est (Solanum ptycanthum). L’amarante à racine rouge, au stade végétatif, se distingue par sa tige très pubescente et ses feuilles davantage de forme ovale et de couleur vert mât. À la floraison, elle se distingue par son inflorescence plus courte. La morelle noire de l’Est, au stade végétatif, se distingue par ses feuilles terminées en pointe. À la floraison, la morelle produit de petites fleurs blanches regroupées en ombelles.
Pour prévenir un problème d’amarante de Powell :
- Dépister les champs pour connaître l’état de l’infestation.
- Éviter d’épandre le fumier frais d’un animal qui aurait pu être en contact avec l’amarante de Powell. Il est recommandé de composter le fumier au préalable pour diminuer la viabilité des graines de mauvaises herbes.
- Appliquer les engrais azotés en bande plutôt qu’à la volée pour favoriser la culture principale et défavoriser...Lire la suite
Pour prévenir un problème d’amarante de Powell :
- Dépister les champs pour connaître l’état de l’infestation.
- Éviter d’épandre le fumier frais d’un animal qui aurait pu être en contact avec l’amarante de Powell. Il est recommandé de composter le fumier au préalable pour diminuer la viabilité des graines de mauvaises herbes.
- Appliquer les engrais azotés en bande plutôt qu’à la volée pour favoriser la culture principale et défavoriser la germination des mauvaises herbes.
- Effectuer une bonne rotation avec des cultures à croissance rapide afin de couvrir le sol rapidement. Éviter les retours fréquents et successifs de cultures à récoltes tardives qui rendent possible la maturation des graines avant la récolte.
- Nettoyer les appareils agricoles à la sortie des champs où elle est présente pour éviter sa propagation.
Pour réprimer l’amarante de Powell, combiner ces méthodes :
- Désherber/déraciner les plants à la mi-saison pour éviter la production supplémentaire de graines, lorsque les populations sont faibles.
- Faucher ou effectuer un travail de sol permet un certain contrôle des plantules. Par contre, lors du travail du sol, d’autres graines risquent d’être exposées au soleil, favorisant ainsi leur germination.
- Diminuer la profondeur du labour à 5-10 cm aidera à épuiser la banque de semences présente dans l’horizon où les graines germent facilement.
- Augmenter le taux de semis et utiliser des cultures de couverture ou des paillis pour réduire l’émergence des plantules. Aussi, il peut être utile de diminuer l’espace entre les rangs de la culture principale.
- Mettre au sol une bâche de plastique transparente (solarisation) pour contrôler les populations de l’amarante de Powell. Elle devrait demeurer au sol pour une durée minimale de 30 jours pendant les mois les plus chauds de l’été.
Les feuilles et les tiges de l’amarante de Powell contiennent de hauts taux de nitrates et d’oxalates pouvant être toxiques (mortel) pour le bétail.
Cette plante est difficile à éradiquer des champs puisqu’elle produit une grande quantité de graines, en moyenne 30 000 graines par plant selon les conditions de croissance. Ces semences demeurent viables dans le sol jusqu’à 40 ans. Elles sont très petites et se propagent facilement par le sol en restant collées à la machineri...Lire la suite
Les feuilles et les tiges de l’amarante de Powell contiennent de hauts taux de nitrates et d’oxalates pouvant être toxiques (mortel) pour le bétail.
Cette plante est difficile à éradiquer des champs puisqu’elle produit une grande quantité de graines, en moyenne 30 000 graines par plant selon les conditions de croissance. Ces semences demeurent viables dans le sol jusqu’à 40 ans. Elles sont très petites et se propagent facilement par le sol en restant collées à la machinerie.
Des populations d'amarante de Powell résistantes aux herbicides du groupe 2 ou aux herbicides du groupe 5 ont été détectées au Québec.
Agri Réseau, Bulletin d'information : Portrait de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides au Québec (2011-2021).
Bouchard C. J., Néron R. & Guay L. (1998). Guide d’identification des mauvaises herbes du Québec. Conseil des productions végétales du Québec, Québec. 253 pp.
Costea M., Weaver S. E. & Tardif F. J. (2004). The Biology of Canadian Weeds. 130. Amaranthus retroflexus L., A-powellii S. Watson and A-hybridus L. Canadian Journal of Plant Science, 84(2) : 631-668.
Gleason H.A. & Cronquist A.C. (1991). Manual of Vascular Plants of Northeastern United States and Adjacent Canada. 2e éd. New York Botanical Garden. 910 pp.
Lavoie C. (2019). 50 plantes envahissantes – Protéger la nature et l’agriculture. Les publications du Québec. 415 pp.
Pratt D. B., Owen M. D. K., Clark L. G. & Gardner A. (1999). Identification of the Weedy Pigweeds and Waterhemps of Iowa. Iowa State University, 19pp.
Weaver S. E. (1984). Differential growth and competitive ability of Amaranthus retroflexus, A. powellii and A. hybridus. Canadian Journal of Plant Science, 64(3): 715-724.
Weaver S. E. & McWilliams E. L. (1980). The Biology of Canadian Weeds. 44. Amaranthus retroflexus L., A. powellii S. Wats. And A. hybridus L. Canadian Journal of Plant Science, 60(4) : 1215-1234.
Agri-Réseau
Fiche technique : Différenciation entre les espèces d'amarantes
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales, Ontario
Amarante de Powell